Le retour à l’antiquité et l’avancée de la modernité : la réévaluation de la philosophie politique de Rousseau par Leo Strauss
Résumé
Ce chapitre vise à examiner si la lecture que Strauss fait de Rousseau dans son livre Droit naturel et histoire est pertinente par rapport à l’intention de Rousseau. Strauss a modifié l’évaluation de Rousseau après la Seconde Guerre mondiale. En premier lieu, l’interprétation de Strauss a eu un impact sur la figure de Rousseau en tant que philosophe politique. Tout d’abord, ce chapitre élucide la raison pour laquelle Strauss affirme que “la première crise de la modernité s’est produite dans la pensée de Jean-Jacques Rousseau”. En deuxième lieu, ce chapitre affirme que Rousseau substitue le concept de la volonté générale au droit naturel. De plus, il modifie la notion traditionnelle du « législateur » afin de concilier cette notion classique et la notion moderne de « la liberté civile » et « la liberté morale » dans la société civile. En dernier lieu, ce chapitre montre comment Rousseau essaye de résoudre le conflit entre l’individu et la société, et donc de réconcilier la discordance entre la philosophie et la société. En bref, comme le suggère Strauss, la pensée de Rousseau reflète sous la forme d’une théorie politique moderne les problèmes fondamentaux auxquels est confrontée la philosophie politique depuis l’Antiquité.