J. Monod, , p.18, 1967.

J. Monod, , p.213, 1970.

J. Monod, , p.25, 1969.

J. Monod, , p.26, 1969.

J. , Il fait remarquer qu'il est plus facile de connaître le mal que le bien. 180 S'il ne fait pas reposer nécessairement ce bien sur la foi en un être transcendant, quoique celle-ci puisse à ses yeux constituer un véritable fondement à l'éthique, il exprime cependant clairement le fait que « c'est à la métaphysique qu'il revient de dire pourquoi l'homme a l'obligation d'exister » ; « pourquoi » dans le sens du « pour quoi vaut-il la peine

C. Le-sens-de-l'entreprise-d'une-analyse-rationnelle-menée, par Swinburne dans La probabilité du théisme qui s'interroge rationnellement sur la raison du fait que nous sommes dans un monde qui permet la responsabilité morale, rendue possible par la prévisibilité courante des effets d'une action, sur le fait également que l'homme peut faire preuve d' actes héroïques qui ne sont pas systématiquement déterminés par des actes réflexes, dans un monde où la faculté est donnée à l'homme d'exercer diachroniquement cette liberté par la médiation d'un corps spatialisé et de recourir à la possibilité d'un accès à une source d'obligation universelle. 181 Dans la réflexion que mène Levinas, tirant les leçons d'un siècle de cruauté, nous retrouvons en écho cette perspective dans la réhabilitation d'une hétéronomie. Dans Difficile liberté le philosophe exprime la pensée d'une ouverture de la liberté à autre que soi, qu'il s'agisse d

, Autrement qu'être ou au-delà de l'essence cette parole dans Ézéchiel : « De son sang, je te demanderai compte. » Levinas voit dans la tradition hébraïque une nouveauté totale, très distincte par rapport à toute la tradition occidentale qui fait prévaloir l'autonomie du moi

«. Le and ». , » comme en convient Monod. 184 Estce à dire que Monod soutienne la légitimité d'un seul type de discours et que tous les autres types de discours se trouveraient disqualifiés en tant qu'inauthentiques ?, p.66

R. Swinburne, , pp.271-281, 2015.

E. Levinas, Difficile liberté, p.32, 1963.

J. Monod, , p.221, 1970.

J. Monod, ouvrir sur l'eschatologie ce temps où, pour la foi chrétienne, Dieu sera tout en tous, non seulement les êtres humains mais un cosmos réconcilié, vol.185, p.17, 1968.

, on peut faire valoir les arguments utilisés par Soljenitsyne dans son discours à Harvard 186 sur l'homme occidental privé de la transcendance divine, arguments qui s'opposent point par point aux arguments de Monod. Soljenitsyne déplore, comme Monod, le fait que le « monde soit creusé de failles plus profondes, plus larges qu'on ne croit au premier abord. » et le « sentiment d'un malaise qu'on ressent devant l'éclatement du monde. » 187 Ce discours dénonce également le fait que l'homme se mente à lui-même, mais Soljenitsyne attribue ce fait au renoncement de l'homme contemporain à la dimension d'une présente transcendante au monde et à l'homme et qui s'interprète comme sa raison d'être. Cet écrivain, à la suite de Pascal, « pour qui l'homme passe infiniment l'homme » affirme en effet qu, Pour illustrer cette perspective, et pour opposer à Monod analysant la cause du « malaise » dans notre civilisation une autre vue

, « le monde , aujourd'hui, est à la veille sinon de sa propre perte, du moins d'un tournant de l'Histoire qui ne le cède en rien en importance au tournant du Moyen Age sur la Renaissance : ce tournant exigera de nous une flamme spirituelle, une montée vers une nouvelle hauteur de vues, vers un nouveau mode de vie où ne sera plus livrée à la malédiction, comme au Moyen Age, notre nature physique, mais où ne sera pas non plus foulée aux pieds, comme dans l'ère moderne, notre nature spirituelle. » 189 Là où ce discours revêt une véritable portée quant à notre sujet, Plus-Haut qui fixait autrefois une limite à nos passions et à notre irresponsabilité. » 188 Par conséquent

, Monod à propos de l'identification de la cause du malaise de notre société

. Soljenitsyne, tout le mal de notre société avec ses mensonges et ses perversions est lié précisément à la disparition de la considération d'une possible transcendance divine

. Monod, ce mal est lié en grande partie au maintien de la croyance en celle-ci qui pourtant n'a plus aucunement de raison d'être et qui crée, par sa survivance même, alors que désormais niée par la science, un profond malaise : ce « mal de l'âme

J. M. Maldamé, « Le concept de nature à l'articulation des savoirs », Revue trimestrielle de recherches de science religieuse, pp.217-243, 2010.

A. Soljenitsyne, Le déclin du courage, 1978.

A. Soljenitsyne, , p.9, 1978.

A. Soljenitsyne, , p.53, 1978.

A. Soljenitsyne, par ailleurs, est de plus en plus niée, dès lors que le dualisme cerveau/esprit est envisagée comme une illusion. Philippe Nemo, en appelle, lui aussi, à une reconstruction spirituelle, en énonçant que « pas plus que celui d'hier, l'homme d'aujourd'hui ne peut se résoudre à ce que sa vie individuelle et sociale n'ait d'autre fin que le fait nu de ''vivre'' » 190 Il fait valoir que « la conscience intime de l'homme, p.56, 1978.

, Il est vrai que les tragédies du XXe siècle exacerbent la révolte contre un Dieu possible laissant se faire tant d'atrocités et d'aucuns préfèrent le nier

, Dieu semble se taire, toute théodicée ne paraît plus acceptable. 192 Cependant le philosophe pense cette « nouvelle modalité dans la foi d'aujourd'hui », est une « modalité très essentielle à la modernité qui se lève. » 193 Le terme de transcendance analysé par Levinas s'emploie par analogie, pourrions-nous dire, dans la relation à autrui car c'est là que Dieu parle « pour la première fois » ; en effet, si ce terme est employé pour montrer « cette irruption du visage de l'autre qui se donne à moi dans un face à face, c'est un Dieu caché en lui, qui lui donne sa vie et sa dignité, Levinas fait remarquer que cette « foi sans théodicée est plus difficile que naguère » puisqu'après un siècle d'atrocités où

. Il, que toutes les tentatives qui mettent croire, bien au contraire, en la dignité de l'homme dévalorisée de manière notoire par une science pensant pouvoir affirmer, en s'appuyant sur ses résultats scientifiques toujours provisoires, partiels et précaires que l'homme n'a pas d'importance

P. Nemo, La belle mort de l'athéisme moderne, p.148, 2012.

P. Nemo, , p.148, 2012.

E. Levinas, Entre nous, le livre de Poche, Grasset, p.111, 1991.

E. Levinas, , p.112, 1991.

E. Levinas-;-altérité, F. De-poche, and . Morgana, pour compléter la connaissance strictement scientifique : « L'art, enfin, dit-il, peut contribuer à cette réconciliation « communicationnelle », en cimentant par la subjectivité les progrès objectifs de la connaissance en vue « d'une vie bonne, avec et pour les autres, dans des institutions justes. » 195 Cette vue des choses ne recèle-t-elle pas quelque chose d'utopique, car l'art à lui seul, ou ce qu'il est convenu d'appeler tel, peut aussi bien se retourner contre soimême, autrui ou contre une société lorsqu'il vise, à petits bruits ou grands cris, leur dissolution ? Rappelons que l'appel à l'art a déjà été utilisé en ce sens par Nietzsche, pour qui, rappelons-le, l'absurdité de la vie pouvait être magnifiée et figurée au coeur de toutes les audaces d'un art lucide, inspiration reprise par tout un courant d'artistes nihilistes qui visent à afficher, p.114, 1995.

. Or, comme le voulait sans doute à tort Nietzsche « par-delà le bien et le mal. » Au contraire, n'est-il pas plus porteur de penser, comme le suggère Platon dans le Timée, que « si le bon n'est pas loin du beau, tout ce qui est bon est beau. » 196 ? Nous pensons avec Paul Ricoeur la nécessité d

. Dans-la-nature, Je place le religieux dans l'approbation fondamentale qui vient de plus loin que moi, de plus haut que moi, dans mon courage de vivre en faisant prévaloir la bonté sur le mal

, il s'agit d'une volonté de destitution, de la part de Monod, du théisme avec l'idée que cette métaphysique est périmée et témoin d'une ancienne civilisation désormais caduque, dont il annonce la transformation sous l'effet d'une transmutation radicale, il confondrait alors son refus de l'animisme avec une thèse qui a pour elle une grande plausibilité. Certes, quand Monod affirme que « l'ancienne alliance est rompue », 198 s'il veut dire par là que l'homme objectif ou objectivé par la science, n'a pas de lien ni avec l'animisme ni avec Dieu, il veut dire quelque chose de strictement scientifique, p.22, 1995.

L. Timée, Platon, vol.87, p.464, 1969.

P. Ricoeur and J. Changeux, , pp.225-332

J. Monod, , p.224, 1970.

, Rémi Brague va jusqu'à souligner, en ce sens, que l'athéisme ne peut justifier en rien la valeur de l'existence humaine. « Les conséquences dernières de la logique immanente de l'athéisme, (font que) celui-ci avoue qu'il n'a aucun argument en faveur de l

, « il faut un point d'appui extérieur pour avoir le droit de dire de l'homme qu'il vaut la peine d'exister. » 200 « L'athéisme est incapable de donner une réponse argumentée de la légitimité de l'existence de l'homme. » L'auteur examine la valeur d'une argumentation athée visant à fonder le refus de Dieu au vu du caractère arbitraire de la bonté d'un dieu qui déclarerait bien ce qu'il voudrait qu'il soit bien ; en cela, une argumentation de ce type dénoncerait à juste titre la conception du caractère despotique et capricieux d'un 199 R, Les Ancres dans le ciel, pp.92-93, 2013.

R. Brague, Le propre de l'homme, sur une légitimité menacée, p.215, 2013.

. Bien, Pour mettre un terme à une caricature de ce genre, il est vrai quelquefois issue de l'interprétation de la volonté toute-puissante du Dieu cartésien, Rémi Brague montre que le bien n'est pas là comme une décision extrinsèque à Dieu et qui peut être sujet à changement ou livré à son bon vouloir capricieux, mais que lez bien est un attribut de Dieu totalement inhérent à Lui-même : « Le bien que Dieu commande, dit-il en ce sens

, un statut de la raison assujettie à un pouvoir divin arbitraire, faute d'envisager la possibilité d'une raison éclairée et attirée par ce Bien absolu. Pour conclure sur ce point, les conclusions de Paul Clavier au terme de son étude qui pose la question de savoir si tout est permis dans l'hypothèse où dieu n'existe pas, apparaissent de première importance : « L'hypothèse d'un Dieu bon, créateur de l'univers et de tous les humains, est bien plus à même de justifier un 'tu dois'' universel et objectif, que l'hypothèse d'un naturalisme athée, ou celle d'une autonomie de la morale, C'est à cette dénonciation de cette caricature du divin à laquelle procèdent souvent les discours des philosophes des Lumières, en présentant, dans ce contexte, p.203

, on peut s'attendre à ce qu'il dote les créatures rationnelles d'intuitions morales (comme l'égale dignité des êtres humains qui est une intuition morale) avant d'être éventuellement traduites dans des normes juridiques. » 204 Cette hypothèse offre un fondement réel à la justification d'une éthique normative et donne une solution aux apories soulevées par une éthique strictement descriptive : « Dans l'hypothèse théiste, l'obligation morale reçoit un statut normatif et non seulement descriptif. » En ce sens que l'obligation trouve un fondement même dans le fait que la vie est reçue comme un don. C'est

R. Brague, , p.240, 2013.

R. Brague, , p.241, 2013.

P. Clavier, Sur un souverain poncif : si Dieu n'existe pas, tout est permis », Revue de Théologie et de philosophie, vol.149, p.104, 2017.

P. Clavier, , p.103, 2017.