The boundaries of perception : a conceptual engineering perspective - Thèses ENS Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2020

The boundaries of perception : a conceptual engineering perspective

Les limites de la perception : étude d'un concept scientifique

Géraldine Carranante

Résumé

Scientists try to uncover the mental mechanisms that allow us to see, feel, touch, etc. They are helped by philosophers, who elaborate characterizations of perception, of its function and nature. Yet, perception, as a scientific object, is quite vague. In particular, perception is hard to circumscribe in the architecture of the mind. The aim of this dissertation is to shed light on the kind of scientific object perception is, through a philosophical work based on analytical philosophy of mind, philosophy of science and on current philosophical developments concerning perception. How could we know that a specific phenomenon is a perceptual one? How does the scientist know that she is studying perception and not another activity of the mind? What are the boundaries of perception? These questions have direct implications in everyday scientific practice, especially in the interpretation of experimental results. They also pertain to philosophical debates such as the cognitive penetrability of perception. In this dissertation, I first explore the usual method for determining the boundaries of perception, based on the idea that perception is a natural kind of mental states. I then elaborate another strategy called "conceptual engineering". In this strategy, I study perception as a scientific concept. I show that there are at least four different concepts of perception. I argue in favor of conceptual pluralism, i.e. that these concepts of perception are all legitimate. This pluralism is part of a classical process commonly undergone by scientific concepts - conceptual fragmentation – in which a scientific concept is fragmented into several sub-concepts. In a third part, I explore metaphysical foundations for the boundaries of perceptions. I show that there are several alternative ways to metaphysically ground the boundaries of perception. The choice between them influence how empirical results are interpreted. Finally, I argue that the concept of perception should be today considered an organizational concept in cognitive science, whose main function is to guide, coordinate and integrate interdisciplinary research about perception. Recognizing this specific place of the concept perception in scientific and philosophical investigations about the mind would contribute to enrich discussions, as well as to avoid ill-posed questions and fruitless debates.
Les scientifiques tentent de découvrir les mécanismes mentaux qui nous permettent de voir, de sentir, de toucher, etc. Les théories sur la perception abondent et pourtant, la perception, en tant qu'objet scientifique, reste vague. Comment pouvons-nous savoir qu'un phénomène spécifique est un phénomène perceptuel ? Comment les scientifiques savent-ils qu'ils étudient la perception et non une autre activité de l'esprit ? Quelles sont les limites de la perception ? Ces questions ont des implications directes dans la pratique scientifique en laboratoire, en particulier dans l'interprétation des résultats expérimentaux. Elles sont également au cœur de plusieurs débats philosophiques tels que la pénétrabilité cognitive de la perception. L'objectif de cette thèse est de contribuer au débat sur les frontières de la perception par une étude du concept de perception au sein des sciences cognitives. J'explore en premier lieu la stratégie utilisée habituellement pour déterminer les limites de la perception, qui repose sur le présupposé que la perception constitue une espèce naturelle d'états mentaux. Dans un second temps, j'élabore une stratégie appelée « ingénierie conceptuelle ». J'y étudie la perception en tant que concept scientifique. Je montre qu'il existe quatre concepts différents de perception. Je défends que ces quatre concepts sont légitimes. Ce pluralisme conceptuel s'inscrit dans un processus de « fragmentation conceptuelle », processus courant lors de la maturation d'un domaine scientifique. Dans une troisième partie, j'étudie les fondements métaphysiques des limites de la perception. Je montre qu'il existe plusieurs manières de concevoir métaphysiquement les frontières de la perception, et que ce choix a une influence sur la manière dont les résultats empiriques sont interprétés. Enfin, dans une dernière partie, je défends que le concept de perception joue aujourd'hui un rôle de « concept organisationnel », dont la fonction principale est de guider, coordonner et intégrer la recherche interdisciplinaire sur la perception. Reconnaitre la place spécifique du concept de perception en science permet d'éviter les débats infructueux et d'enrichir les discussions scientifiques en présentant certaines théories comme complémentaires plutôt que rivales.
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Origine : Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-03662720 , version 1 (09-05-2022)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03662720 , version 1

Citer

Géraldine Carranante. The boundaries of perception : a conceptual engineering perspective. Philosophy. Université Paris sciences et lettres, 2020. English. ⟨NNT : 2020UPSLE073⟩. ⟨tel-03662720⟩
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